Un jour, on viendra à cette toute fin du monde, aux rives de cette langue fourchue qui goûte l’Atlantique. Ce jour là, on oubliera tout du chemin, de ses préliminaires, et des années d’attente entre le premier doigt sur la carte, et la décision de partir.
Du fond de la Baie de Douarnenez jusqu’aux embouchures de la rade de Brest, la presqu’île déchaîne les falaises les plus drues, les plus blanches et les plus découpées que l’on ose imaginer. Les visions rebondissent de l’une à l’autre, s’étonnent les unes les autres.
Aux falaises du Guern, la même humilité, la même gratitude saisit quiconque parcourt les minces sentiers qui relient ces avancées de roches.
Et l’on n’en finit plus de s’émouvoir devant tant de beautés réunies en un si petit territoire.
Ceux qui s’arrêtent ici ont souvent le sentiment d’avoir déniché, un peu par hasard, le lieu de toutes les fertilités, de tous les recueillements.
La sérénité qui pétille dans leur regard montre qu’ils ont trouvé leur paradis dans ce repère tendre, cette baie de terre-mer, sauvage et maternelle, dans un petit monde préservé. |